Avec plus de 137 milliards de dépenses, le projet de loi de finances 2022 dévoile des charges de personnel de l’Etat en hausse de 2,3 milliards d’euros par rapport à 2021 et de +10,3 milliards depuis 2017. Si l’on regarde uniment la masse salariale, l’augmentation est de 7,6 milliards depuis le début du quinquennat.
Cette augmentation est clairement une conséquence de l’abandon par le Président de la République de son objectif de baisse de 50.000 postes dans la Fonction publique d’Etat (120.000 postes pour l’ensemble de la fonction publique en comptabilisant 70.000 suppressions d’emplois dans la fonction publique territoriale), mais aussi de substantielles revalorisations salariales. Pourtant, en 2017, l’économie annoncée sur le quinquennat sur la masse salariale publique était de 3 milliards.
Les raisons de cette augmentation de 2 milliards entre 2021 et 2022 sont les suivantes : +800 millions d’euros de revalorisation des personnels de l’Education nationale. Ces revalorisations représentaient déjà 700 millions d’euros en 2021 après 890 millions d’euros en 2020.
A ceci s’ajoute l’effet mécanique des progressions de carrière (GVT solde, ou glissement-vieillesse/technicité), représentant près de 500 millions d’euros. Par ailleurs, l’augmentation des charges de personnel de l’Etat s’explique par le coût de la première étape de financement de la protection santé complémentaire de l’Etat-employeur vis-à -vis de ses agents (+300 millions d’euros) à laquelle s’ajouteraient les annonces de la conférence sur les perspectives salariales (+300 millions également) dont 130 millions d’euros consacrés à la réduction des écarts salariaux entre les ministères. Le reste couvrant des augmentations de rémunération pour les « bas salaires » de l’Etat.
Pour rappel, sous la Présidence de Nicolas Sarkozy, la masse salariale avait augmenté à champ constant de 2,5 milliards. Pendant le quinquennat de François Hollande, la masse salariale de l’Etat avait augmenté de 5,3 milliards d’euros (toujours à champ constant). A comparer aux +7,6 milliards d’euros entre 2017 et 2022.
Quant au nombre d’agents, s’il est difficile de faire un vrai bilan à ce stade, force est de constater qu’entre Etat et les agences de l’Etat, le plafond d’emploi autorisé en équivalents temps plein travaillés en 2022 par rapport au réalisé 2017 aura augmenté pendant le quinquennat de plus de 45 136, à comparer avec -223 728 ETPT sous Nicolas Sarkozy +27 677 sous François Hollande.
Relevons toutefois que les « cadeaux » salariaux en cette année électorale 2022 sont plus faibles qu’en 2017. L’augmentation de la masse salariale était de 3,4 milliards entre 2016 et 2017, elle sera de 2 milliards en 2022. Relevons aussi que le gouvernement a tenu bon sur le gel du point d’indice de la fonction publique. Cela dit, la dérive de 10 milliards d’euros sur les dépenses de personnel de l’Etat est bel et bien là .